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Par Aloysia* le 8 Novembre 2012 à 12:00
Ce poème, composé lorsque je fus propulsée en rase campagne berrichonne, moi la petite citadine coutumière des forêts d'Ile-de-France, m'a été emprunté par Robert Bichet pour figurer dans une de ses œuvres, "Berry, Terre d'Inspiration", où il est déclamé seul en prélude à l'oeuvre musicale : à partir de cette difficulté d'adaptation rencontrée au début, celle-ci peu à peu va évoquer un amour grandissant pour la région et se terminer sur un poème ultérieur du compositeur cette fois, à la gloire de la terre berrichonne et lu par lui-même.
Il me semble qu'il convient assez bien à la saison actuelle. Grâce à l'enregistrement qui fut fait lors du concert, vous pourrez m'entendre ci-dessous dire ce texte si vous le souhaitez.
Cygnes sur le Cher
Nous avons fui vers le terroir humide
Déjà les troncs sont noirs et le feuillage ambré
La rivière se gonfle et roule un flot boueux
Le ciel est tourmenté l’automne est roi
Mais un automne lourd malade
Et les oiseaux sont loinAh ! que ne vous avons-nous suivies
Hirondelles et cigognes
Vers les terres rouges et âcres des déserts !Nous allons vers la nuit et la maison se ferme
Frileusement sur sa chaleur
Dans l’attente de son Noël
L’absence de NoëlCar où l’enfant naissait la nuit était bien douce
Chaude de tous ses habitants
Tranquille et toute plombée d’étoiles
Vibrante d’anges et d’animauxOh ! partons au désert où sont les hirondelles
Et suivons la cigogne jusqu’à l’ibis sacré
En Égypte devant les immenses piliers
Des temples millénaires
Au parvis des tombeaux creusés dans la montagne
Jusqu’au cœur de la terre
Où sont les dieux dormant
Et le palpitement d’un soleil oubliéTemple d'Hashepsout - Égypte
(Déjà publié sur ce blog en 2005)
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Par Aloysia* le 5 Décembre 2012 à 12:00
Image tirée du netPar les chemins du monde je me suis perdue
De miroir en miroir j’ai vu trop de reflets
Reflets dansants
Reflets chantants
Ils se sont refermés ainsi que des pétalesO fleur chagrine qui te fanes à l’hiver
O rides qui courez sur l’onde chavirée
Mes chemins se sont évanouis
Et me voici posée
Le regard dans mes mains
Par un jour sans soleilPeut-être viendra-t-elle et me sourira-t-elle
La nuit tranquille et muette
Sans que tintinnabulent ses clochettes d’étoiles
Comme au temps des cabris et de leurs rondes follesJe cherche mon bâton pour poursuivre à tâtons
Une route qui danse
Au brouillard du matin
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Par Aloysia* le 19 Février 2013 à 12:00
Certains d'entre vous ont été surpris, hier, de me voir exhiber un sonnet, alors que mes habitudes sont à la poésie "contemporaine". Je dois avouer que, plus jeune, j'en ai écrit beaucoup, ayant été nourrie de classicisme, et que j'essaie parfois de me ressourcer à cette dure école qu'est la versification dite "classique". Le sonnet d'hier appartenait au genre que l'on dit "irrégulier", car les rimes des deux quatrains ne sont pas identiques et de plus il n'est composé ni en alexandrins, ni en décasyllabes - comme ceux de Ronsard et de Du Bellay.
Aujourd'hui, je reviens au contemporain, avec ce poème que j'intitule "Mémoire"...
(Image tirée du net - site bretagne.com)
Mémoire si loin du cri
Terre grattée des ongles
de ceux qui cherchent des fossiles
Instant noyé dans l'Imparfait
Miroir des mots
À l'étang reflétés
Vague qui bruis
Ondulation qui triomphes du temps
Miroir
Miroir où mes yeux sondent
un abîme incertain
Mémoire
Je te défends d'installer tes empires
de chaux de sable de poussière
Tu seras le passé endormi sous les eaux
Et jaillira le chant
exhalé du profond
Et jaillira le cri
qui fut est et sera
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Par Aloysia* le 26 Mars 2013 à 12:00
À tout instant, quelqu'un meurt près de moi,
Et c'est comme si c'était moi...
À tout instant un enfant naît près de moi,
Et c'est comme si c'était moi ...Mon cœur accompagne celui qui s'en va,
Le suit dans le tunnel au bout duquel il espère trouver
Sa vraie patrie ;
Mon cœur s'étonne avec le tout petit,
Qui tel un naufragé
Se demande où il est tombé.Parenthèse terrestre,
Telle un panier dans lequel nous restons prisonniers,
Pourquoi pataugeons-nous sans cesse
Dans ton marécage ?
Même Jésus,
Au travers de qui nous voyons la Source,
Ne put écarter de lui le calice de l'horreur :
Ce grillage hérissé qu'il nous faut traverser
Sans maudire...Sans maudire,
Mais en remettant toujours
Toujours la faute
Sur le compte de l'erreur initiale :
"Pas fait exprès"...
Nous n'avons pas voulu,
Personne n'a voulu
Cette chute dans ce cocon qui nous enferme
Et nous broie !Et pourtant il serait si simple
De naviguer, comme un bouchon sur l'eau
Jusqu'à l'estuaire immensément ouvert
Où la mer et le ciel mêlés
Sont sourire et lumière...
« Demeurer dans l'Amour ».
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Par Aloysia* le 11 Avril 2013 à 12:00
Un enfant triste
Dans la pénombre
Le front baissé sous ses cheveux
Est là debout
Que me veux-tu
Petit ami
Pourtant si grave
Tu pleures
La pluie délave
Tes joues brunies
Et ton petit torse bien droit
Est nu
Je sais que tu es loin très loin
Et pourtant
Je te vois là
Tout près
Il y a dans ce monde
Des choses étranges
Les images
Sont projetées par nos cœurs
Tu t’appelles Sami
Tu es venu me voir
Et j’ai eu peur
PardonBronius Kutavicius-Derniers rites païens.
Incantation du serpent.
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