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Par Aloysia* le 23 Février 2015 à 10:36
Ceci est la réédition d'un poème écrit en 1977, après l'incendie de mon immeuble.
La partie essentielle en a été composée tandis que, rejetée au loin par des barrières de sécurité, je me morfondais à l'idée d'avoir perdu de précieux manuscrits qui me semblaient être ce que j'avais de plus intime ; et le dernier quatrain fut ajouté ensuite, lorsque je découvris que rien n'avait été touché.
Il est publié dans mon recueil Renaître, dans la partie intitulée Labyrinthes et Flammes.
Le terrible, c'est que l'on sait, mais que l'on ne fait pas. Ce qui est connu reste ignoré.
« Je suis la Vérité et la Voix !
Vois de mes mains l’éclat insoutenable !
Regarde ! Regarde !
Et Me reconnais-tu ?
C’est moi que tu suivis jadis
Par les chemins poudreux,
C’est moi dont tu suivis la Voix,
Fascinée, incrédule.
Car ce que tu voyais,
Ce que tu entendais alors,
Ce n’était pas vraiment la Vérité !
Ce n’était qu’apparence,
Pour les enfants qui ont besoin d’images.
Bientôt tu n’entendis plus rien,
Tu n’aperçus plus rien,
Et tu me crus perdu.
Où est-il donc passé,
Celui qui me promettait tout ?
Disais-tu ; il ne m’a rien laissé !...
Et cependant, écoute !
Écoute cette rumeur,
Écoute cette tempête,
Ouvre tes yeux cachés !
Tu trembles ! Tu ne vois rien,
Parce que tu ne sais pas où il faut regarder.
Ose enfin soulever les voiles de ton cœur,
Là où tu dors depuis toujours,
Dans la paresse de l’animal enfoui…
Tu entendras craquer la mort,
Comme la glace qui dégèle,
Tu entendras gronder la nuit ;
Écoute mon Silence !
Dans cette flamme qui t’aveugle,
Je Suis, Moi, le Ressuscité,
La Voix impérieuse élevée du Silence
Après l’éclatement du monde.
Regarde autour de toi :
Il n’y reste plus rien… Tous t’ont quittée !
Et tu cherches ma Voix,
Tu cherches mon Éclat ?
Mais cette Voix est tienne, et cet Éclat aussi !
Il y a si longtemps que je t’ai tout donné !...
Ah ! Pourquoi ne m’as-tu jamais vu,
Pourquoi as-tu scellé ton corps,
Et banni de ton cœur la mémoire de moi ?
Je suis Ta Vérité, et tu ne peux m’éteindre !
Aussi t’ai-je brisée,
Jetée dans la tourmente et consumée,
Afin qu’en ces décombres tu me reconnaisses
Unique en toi.
Car je Règne à jamais, et je ne connais point d’obstacle ! »
Oh ! Silencieuse et pure,
Mon âme intacte et neuve
Brillait comme un anneau
Quand la mer reflua…
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Par Aloysia* le 25 Février 2015 à 21:45
Voici un poème que j'avais déjà édité hier, puis supprimé...Cela m'a permis d'en ôter le titre qui ne signifiait rien.
Quant au contenu, à chacun d'y voir ce qu'il veut - l'illustration pouvant aider cependant à l'interprétation...
Maître Toi seul existes
je ne suis que l’espace qui T’environne
l’haleine de Ton Souffle
Je ne suis pas ce que j’ai cru être
et l’îlot de mes perceptions
se dissout dans l’infinitude
de Ta Pensée
Papillon je suis clouée
et le frémissement de mes ailes
disparaît sous la Force
de l’Amour radieux
Poussière
S'envole
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Par Aloysia* le 27 Février 2015 à 08:20
Voici un poème dans lequel on ressentira la fréquentation de Tagore et de Kabir.Cependant sa composition correspond également à l'écoute d'une Étude de Liszt intitulée Vision (ici).
Quand mon Bien-Aimé marche
Le sol est ébranlé les gazelles s’enfuient
La poussière vole haut sous ses pas victorieux
À son côté resplendit le glaive étincelant
Mais la Lumière de ses yeux
Projette des éclairs
À l’infini
Mon Bien-Aimé resplendit
Plus que l’arbre et plus que la montagne
Sa chevelure mystérieuse embrase les astres
Il joue avec les fleurs
Et se rit de ma peur
Il me cueille et me pose
Sur son épaule
J’entends rouler les flots des océans
Dans le creux de son rire
Sa Force est ma Joie
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Par Aloysia* le 10 Mars 2015 à 10:05
Dans la Grèce antique, à côté des religions officielles qui n'étaient en fait que soumission à l'ordre public, existaient des religions dites "à mystères" qui étaient basées sur l'initiation (et entourées donc du plus grand secret, d'où leur nom) et attiraient un immense public.On distinguait les Mystères d'Éleusis définis par le culte de Déméter, déesse des moissons descendue aux Enfers rechercher sa fille Perséphone enlevée par Hadès et revenue dans la ville d'Éleusis sous l'aspect d'une mendiante, et les Mystères Orphiques, plus complexes mais présentant la même traversée des Enfers par le héros Orphée, descendu chercher sa bien-aimée Eurydice, également la proie du Dieu des morts.
Orphée ramenant Eurydice des enfers - J-B CorotCependant le mythe d'Orphée, outre qu'il nous parle davantage à cause de l'aspect "Prophète" du personnage, poète d'exception capable de parler aux animaux et d'émouvoir les pierres, se double également d'une relation avec le Dionysos Zagreus d'origine moyen-orientale, démembré par les Titans à la manière de l'Osiris égyptien... et par là offrant une similarité avec Jésus mis en croix.
Comment ne pas comprendre que par sa Foi en son âme divine (représentée par Eurydice qu'il aime), Orphée est conduit à traverser le monde des ombres et de la souffrance et à comprendre que c'est celui dans lequel nous vivons tous et qui est erroné ; jusqu'à accepter sa destruction complète en tant qu'être de chair, pour renaître au monde véritable qui est sa nature divine ? Voici ce qu'on peut lire dans Wikipedia :
L'orphisme professait donc que l'homme est d'origine divine (il naît du reliquat d'une race immortelle qui a ingéré du dieu) et d'origine « titane » ; double origine qui correspond, sinon à deux pôles, du moins à deux parts humaines : une part proprement divine, dont il faut se souvenir — c'est le souvenir qui permet d'accéder de nouveau au monde divin —, et une part audacieuse, héritée des Titans, et qui lui permet de braver l'ordre établi. Les mystères de l'orphisme ne furent qu'à moitié élucidés mais nous sommes sûrs d'une chose, c'est qu'ils n'ont pas totalement disparu.
Il est étonnant de plus de constater que l'orphisme apparut en Grèce en même temps que le bouddhisme en Inde ! Et que selon l'analyse proposée plus bas par Wikipedia on lui trouve plutôt une relation avec le Jaïnisme :
L'orphisme sugit en Grèce au même moment que le bouddhisme en Inde. À première vue et sans établir de rapport direct entre les deux philosophies, un rapprochement vient à l'esprit concernant la question du salut personnel et de la délivrance.
Ceci posé, des divergences apparaissent vite. En fait, les études stimulées par les découvertes archéologiques du dernier demi-siècle — notamment le papyrus de Derveni en 1962 et les Lamelles d'or en 1973 — font plutôt ressortir des affinités avec le jaïnisme. Le nombre des points communs est alors troublant : dualisme bien/mal ; âme prisonnière de la matière ; transmigration des âmes ; responsabilité et liberté individuelles ; possibilité de délivrance ; exigence de pureté (d'où : port du vêtement blanc) ; respect de toute forme de vie (d'où : régime végétarien). Ajoutons la conception atomiste de la matière, conception plutôt mieux détaillée par les Jaïna que chez Démocrite.
Tout ceci pour vous expliquer ce poème, que j'ai composé en suivant la belle inspiration proposée par Jack Maudelaire autour du Silence...
Orphée détruit au monde revit muet.
Enfin sorti du labyrinthe obscur
Et donné en pâture aux bêtes
Orphée déchiqueté dérivant sur les eaux
Connaît le Chant sublime
La Voix majestueuse émanée du Silence
Beauté Splendeur suprême
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Par Aloysia* le 17 Mars 2015 à 09:55
Depuis que ma rencontre avec Jack m'a conduite à écrire sur le Silence, ce poème est le 6e. Merci à lui.
Là règne le Silence
et sa Paix souveraine
À son appel profond
mystérieux et puissant
ton âme a défailli
ivre d’adoration
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