•      J'aurais peut-être dû être météorologue... Mais comment choisir entre les nuages et les étoiles ? Toutes ces merveilleuses forteresses volantes qui passent sur nos têtes peuvent être, de jour, les nuages, et de nuit, les constellations. En tous cas la vision du ciel me fascine toujours lorsque je me trouve dans un endroit dégagé, particulièrement si la plaine s'étend à perte de vue, donnant l'impression que l'on est debout sur un disque plat, avec sur la tête un immense globe.

        Quelle extraordinaire position que celle d'un individu humain, qui par ses yeux perçoit un univers circulaire, et plat sous lui parce qu'il est obligé de se tenir posé sur quelque chose ! Et encore n'ai-je pas expérimenté la position d'un homme volant, qui sous lui aussi percevrait l'univers comme rond... ! Mais la terre forcément arrête le regard avant qu'il atteigne sa limite, sauf si l'on est dans une station spatiale et regarde au-delà d'elle...

         En voyage ce dernier mercredi je me suis arrêtée sans cesse pour photographier le ciel, passant d'une stupéfaction à une autre, et parvenant à cette conclusion qu'à aucun moment sur cette terre un instant ne ressemble à un autre instant, et que même le temps de prononcer le mot "instant" celui-ci est déjà passé ! Pourtant je ne parlais pas que des nuages dont les formations étaient particulièrement spectaculaires, vous allez le voir ; je comparais aussi l'aspect du paysage car à force de parcourir régulièrement les mêmes chemins on découvre que JAMAIS un paysage ne peut être identique d'un jour à l'autre, d'une saison à l'autre, d'une année à l'autre. Et cela, c'est le désir d'immortaliser un moment par une photo qui permet de le constater : si l'on n'a pas pu photographier une image, jamais la même image ne se représentera... Il y aura toujours une différence.

        Et moi qui étais là à fulminer de ne pouvoir poser mon véhicule à temps pour saisir la photo entraperçue, j'ai pu me comparer à Faust criant à l'instant : "Arrête-toi ! Tu es trop beau !"... et comprendre enfin pourquoi il sonnait là son arrêt de mort. Si tu arrêtes le flux des choses, tu arrêtes la vie ! Et mes photos sont des images mortes ! La vie est perpétuel mouvement, la vie est perpétuelle mouvance, et comme le disait Héraclite : "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve"...

     

        Le titre même de mon blog : "L'espace d'un instant" n'a pas de sens car un instant n'a pas d'épaisseur - pas d'espace. Et si je cours après les instants, je perds mon temps car j'aurai toujours un instant de retard !

         Mouvance, mouvance bénie des choses qui nous berces comme une mère berce son enfant, sans toi nous serions perdus car l'immobilité nous terrifie. Même en méditation nous recherchons une mouvance de la pensée... Ma méditation est semblable à ces nuages qui explosent dans le ciel et font rêver la lumière ; une lumière que, moi si petite, je ne sais appréhender que par son reflet dans le ciel...

        Tiens ! Il y a une photo que j'ai oublié de prendre : c'est celle de la Vierge qui veille sur cette route, à la sortie de Brion vers Levroux. A chaque fois je la salue, et comme la route se poursuit ensuite vers Pellevoisin (où elle est apparue à de jeunes enfants) je la sais très présente, toujours présente, comme un sourire posé sur les nuages qui nous portent. Mais là encore je ne suis pas près de vous la montrer, car personne ne l'a photographiée : on ne la trouve pas sur le net...  Sauf que...

           Miracle !! Sur Google Earth, on la voit ! Et c'est mon petit-fils (celui qui est la mascotte de ce blog, précisément) qui vient de me faire découvrir qu'en s'approchant du sol dans Google Earth, on pouvait carrément ATTERRIR. Eh bien ... ! J'en suis encore stupéfaite.

     

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        Regardez-la de plus près ; dans son petit bosquet, à gauche de la route lorsque l'on vient de Brion et que celle-ci s'infléchit vers la droite, on ne peut la manquer et elle est vraiment délicieuse...

     

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        Bon, eh bien maintenant je vais vous montrer tous ces merveilleux nuages que j'ai rencontrés sur cette route...

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       En quittant Issoudun, un regard en arrière vers ces étranges pylônes qui appartiennent à une station de Radio-Télévision.

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       Du même point vers la droite (mais je me suis retournée) de superbes nuages qui ressemblent à de la mousse - mais avec tant de reliefs, d'effets de couleurs !

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       Un peu plus vers devant, on voit qu'il tombe de l'eau là-bas... Le nuage se déverse sur la terre.

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        Là, je regarde à gauche : encore des mousses fantastiques, des rondeurs, des formes, des couleurs... !

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      Un peu plus loin : oui, on va vers un nuage de pluie... Les vapeurs se délitent, de grands espaces de flou apparaissent.

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        Au loin devant, la pluie !  Mais je suis fascinée par ces abîmes où des nuages prennent forme, ou par ces espaces luminescents. Je pense alors à tous ces peintres des XVIIe et XVIIIe siècles que les nuages ont fascinés également et qui les ont si merveilleusement peints. Et je m'aperçois que jamais aucune de mes photos ne pourra rendre compte de la splendeur de ce qui m'apparaît.

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       Ça se gâte ! Et justement, le château d'eau que vous voyez là-bas est celui de Brion, il surplombe l'autoroute A20 que nous allons traverser par le dessus.
        Ce que je trouve extraordinaire, c'est cette ligne qui limite le nuage par-dessous, et dont pourtant s'échappent les traînées de pluie, ou que transgressent de petits nuages posés on ne sait comment.

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      La voici bien visible, cette ligne ; elle est traversée non seulement par des bandes de pluie, mais aussi par des rayons du soleil ! (Cette fois je suis arrêtée après Brion, non loin de la statue de la Vierge que vous avez vue grâce à Google Earth).

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       Même chose un peu plus à gauche. Le nuage se déchire ; mais d'où vient ce bleu alors que dessous tout est or ??

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       Eh oui, plus on va vers l'arrière et plus c'est bleu ; il est 17 heures 30 et le soleil qui descend crée des reliefs dans le ciel... Mais si devant il y a des traînées noires, au fond les vapeurs sont blanches.

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        Après une bonne douche, vient la fin de la tourmente.

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       Les nuées se déchirent et le soleil tente de s'y frayer un passage... Mais ce sont ces trouées qui sont belles, et c'est lorsqu'il est caché que le spectacle est le plus saisissant.

       ... De même nous, de notre terre, ne sommes capables de percevoir la splendeur du divin qu'à travers des revers, des difficultés, des efforts, des émotions ; qu'à travers le prisme du temps et de l'espace, du mouvement et de la beauté.

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       Oh ! Quel étrange édifice !
       Franchement, avec la science-fiction on peut imaginer toutes les planètes extraterrestres possibles, j'ai l'intime conviction que l'on ne pourra jamais imaginer quoi que ce soit qui n'existe ou n'ait existé ou n'ait été une fois visible sur la terre.

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        Je poursuis ma route vers Ecueillé et rencontre encore de belles perturbations.

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       En fait je fais route vers l'ouest mais la saison veut que le soleil descende vers ma gauche - vers le sud...

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        Et voilà, je suis arrivée ; sourire de la vie un beau soir sur la terre.

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       Et voici les constructions humaines !

     


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  •    Ce dimanche 13 novembre est consacré "journée de la gentillesse". Belle attention sur laquelle se ruent, comme à leur habitude, tous les commerçants de tous bords - à commencer par la société "dromacarte" qui propose une petite série de ses meilleures créations ...

        Mais aussi, comment parler de gentillesse ?! "Si tout le monde était gentil, il n'y aurait plus de problèmes" pense-t-on parfois ; mais pourquoi y a-t-il des "méchants" ? Et n'y a-t-il pas, comme dans tous les domaines sur cette terre, une limite au-delà de laquelle "trop" de gentillesse nuit ?

     

    Tarot-Zen-Le_Conditionnement.jpgLame n°XV du Tarot Zen de Rajneesh, "le Conditionnement", modifiée par mes soins

     

        Jusqu'à l'âge de 45 ans environ, j'ai toujours été "gentille" ; et pourtant, paradoxalement, les gens étaient "méchants" avec moi. Mes profs se moquaient de moi ; mes jurys d'examen étaient injustes à mon égard ; les gens dans la rue m'agressaient ; les élèves de mes classes se rebellaient contre moi ; mes chefs d'établissement, loin de me soutenir, m'écrasaient ; et les inspecteurs me traitaient comme une gamine... !

        Prendre des tranquillisants ne servait à rien, et même les médecins n'avaient pas de solution.

        Ce fut lorsque j'eus la chance de rencontrer des stages d'évolution spirituelle, paradoxalement, que je rencontrai enfin des personnes qui me dirent : "Toi, tu as besoin d'exprimer la colère".  - Comment ça, la colère ?? Mais je suis gentille, moi ! Je ne me suis jamais fâchée ! Je ne sais même pas ce que c'est ! - "Justement !"

        Quand on a toute son enfance entendu dire : "Sois gentille avec Maman !" "Sois gentille avec ton petit frère !" "Sois gentille avec ta maîtresse !" Ou encore : "Tu ne vas pas nous faire une crise d'adolescence comme le fils untel, toi n'est-ce pas ? - Oh, non ! Je suis gentille moi" et que finalement on se retrouve avec tout le monde à dos, parce qu'on n'est pas transparent tout de même, et correspondre totalement au projet d'autrui n'est pas possible, en effet, il faut commencer à se poser quelques questions sur la gentillesse.
     

       Le premier stage me mit face à des partenaires que je devais croiser en exprimant ce qui me venait spontanément à l'esprit en les voyant... Je ne trouvai rien d'autre à dire qu'un timide : "Tu as l'air gentille !" à quoi il me fut répondu par un sarcastique : "Tu devrais te méfier des apparences !!"

        La suite fut plus périlleuse : il me fallut me bagarrer, contre tous ceux qui tentèrent de me dissuader de suivre cette voie, voie de perdition sans aucun doute puisqu'il s'agissait à l'évidence "d'une secte" ! Et ce fut le début d'une longue rééducation à ce que je n'avais pas fait enfant : basculer dans le camp des "méchants".

     

       Après trois stages où j'appris à hurler, à crier, à me déchaîner, à me bagarrer, à invectiver... Miracle ! Ma vie bascula : tout le monde devint gentil avec moi !

     

    Gustave_Dore-Le-loup-et-l-agneau.jpg

        Gravure de Gustave Doré pour la Fable de La Fontaine - modifiée par mes soins

     

         J'avais simplement découvert la manière d'élever la voix, de regarder en face, de me tenir plus ferme... Et de faire ce que j'avais décidé.

       C'est ce que d'autres appelleraient "apprendre à dire non"  ; mais pas vraiment : il n'y a pas forcément à dire non, il y a simplement à s'imposer, ou même, à SE POSER. A montrer que l'on est là, de chair et d'os, que l'on existe, et qu'on ne se laissera pas marcher dessus.

        Il est évident que la douceur, la courtoisie, sont des qualités fondamentales pour vivre en société, car elles reflètent simplement le respect de l'autre ; la patience aussi est un élément fondamental qui nous fait souvent défaut. Mais parler de "gentillesse" peut prêter à confusion : une personne qui s'efface sans cesse agace ; elle peut passer pour faible, voire molle. Ainsi, de même que le corps humain est bâti autour de la charpente du squelette, et protégé par la peau, de même notre gentillesse doit s'appuyer sur une solide fermeté intérieure et s'enrober d'une protection suffisante.

     

        Que serait le Bisou, sans la peau qui le diffuse, et sans les dents cachées derrière les lèvres ?

    Bisous.jpeg

      Je vous souhaite à tous une belle journée de la gentillesse, pleine de douceur et de convivialité ! (Quand le soleil est là, tout va... et il est "gentil" avec nous lui, pour le moment...)

     

    soleil_040.gifBisou-coeurs.gif      

     

     

     

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  • Weigelia-29nov.JPG

     

          Mon Weigelia ne sait plus où il en est : par-dessus ses feuilles fanées, il refait des rameaux verts...! 

       Mais la saison ne correspond-elle pas aussi à notre évolution personnelle ? En effet, ne cherchons-nous pas nous aussi à prolonger notre énergie par une vie plus saine et de l'exercice, de manière à pouvoir vivre un "second printemps" à l'heure de la retraite ? Ou encore beaucoup d'entre nous ne divorcent-ils pas une fois leurs enfants élevés afin de revivre une seconde jeunesse dans la seconde partie de leur vie ? Le soleil généreux de cette année a décuplé les opportunités de douceur et de joie pour chacun, puisque certains en ont profité pour vivre trois étés : le premier à Pâques, et le dernier à la Toussaint !

         Allons, cette année 2011 fut bien particulière avec son été pluvieux qui nous a fait la grâce de remplir nos citernes. Et une fois encore je dirai : jamais une année ne ressemble à une autre, jamais une saison ne ressemble à une autre, jamais un instant ne ressemble à un autre ; tout est toujours neuf, inédit, surprenant ! Laissons-nous étonner, et surtout, rappelons-nous toujours cette vérité : qu'apportera demain ??? Nul ne peut le dire, nul ne peut le prédire, rien n'a jamais été écrit d'avance, donc tous les possibles restent ouverts... Et pourquoi ne pas croire au meilleur, comme ce weigelia qui sort des feuilles neuves parce qu'après tout, c'est peut-être encore l'été ?

     

        Une petite musique gaie pour accompagner cette pensée, le "sextuor mystiqued'Heitor Villa-Lobos, musicien Brésilien du début du siècle (1887-1959) pour flûte, hautbois, saxophone, harpe, célesta (on continue... Comment faire "mystique" sans un "célesta" ?) et guitare (incontournable, pour un sud-américain...)  composé en 1917

     

     

    (Merci à Robert Bichet qui m'en a donné l'idée)

     

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         Quand tout se dépouille, alors la lumière commence à transparaître...

     

     

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    Dentelures merveilleuses du soir...
    Imperfections du jour...

     

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    Qui sommes-nous, si petits, toujours insatisfaits ?
    Nous aspirons toujours à mieux, à plus encore ... !

     

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    Mais que percer ? Le ciel n'a pas de fin
    Et lorsque la nuit tombe nous savons

     

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    Qu'un nouveau jour viendra et puis une autre nuit,
    Et que jamais nous n'aurions pu fabriquer nous mêmes

     

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    Ce merveilleux cocon qui nous enveloppe
    Si mystérieusement parfait ...

     

    superlioran nov05

     

    La vie nous dépasse comme un océan !
    Quel privilège insigne d'avoir été élu pour y nager !

     

    Port-Moguer22-maree-haute.jpg

     
     
     

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